CITY ¤ Kheyran grey

Te considères-tu proche de ta famille ? Oui, je pense que je suis proche de ma famille. Depuis toujours, je me suis bien entendu avec mon père et j’ai toujours tout fait pour le rendre fier. Sans doute que mon éducation m’a bien aidé à ça. Mais le mieux, c’est quand ma sœur a vu le jour. On a pas énormément d’écart, et c’est pour ce motif que je l’ai directement prise sous mon aile. J’aime ma sœur. Je l’adore, c’est la personne que j’aime le plus au monde, sans doute. Je fais tout pour le rendre heureuse et si quiconque lui cherche des ennuis, je m’occuperais immédiatement de son cas. Bref, pour moi, la famille est plus importante que tout.  Veux-tu fonder une famille ? Une famille ? Pas pour l’instant, non. Je n’ai jamais été tant que ça attiré par la paternité pour être franc, surtout avec ma mégère de fiancée qui ne me donne pas envie de lui faire des enfants, de peur qu’ils ne finissent comme elle. Dans cinq, six ans, peut être, là je voudrais faire une famille, en effet. Mais pour le moment, je dois vous avouer que je m’en passerais bien, surtout que j’ai bien assez à faire avec la politique et tout ça. J’ai déjà une vie assez prenante, alors avec des enfants en plus, j’ai peur rien que d’y penser. Vis-tu toujours chez tes parents ou as-tu ton indépendance ? Je ne vis plus chez mes parents depuis bien longtemps ! En fait, rester dans le cocon familial n’est pas une chose qui m’a jamais tenté, j’ai toujours préféré être indépendant. Ainsi, quand j’ai eu mon diplôme au lycée, j’ai déménagé pour faire mes études et je ne suis jamais revenu. C’est bien, de ne plus vivre chez ses parents à mon âge. Non ? As-tu toujours vécu à Pasadena ? Non, je n’ai pas toujours vécu ici. En fait, je suis né dans la côte Est et j’y ai grandi : Miami. Je m’y plaisais beaucoup, mais un jour,  mes parents se sont rendu compte de mes petites escapades secrètes et ont choisi de déménager et de me coller dans un nouveau lycée privé à la con pour ne pas ternir leur image. Enfin, la mienne, et la leur en passant.  Comment définirais-tu le mot "famille" ? La famille, on ne la choisit pas. Mais c’est quelque chose de très important, c’est ceux qui ont toujours été là pour nous entourer et qui le seront probablement toujours. C’est ceux qui sont là quoi qu’il arrive, ceux sur lesquels on peut toujours compter. Mais avoir une famille n’a pas que des bons points. C’est également ceux qui cherchent à nous modeler à leur façon, et c’est probablement pour ce motif que je ne m’entends pas tant que ça avec mes parents. Qu'aimes-tu en particulier ? J’aime beaucoup un tas de choses. Moi, publiquement, tout d’abord. Aux yeux des journalistes, j’aime les bals de charité, les galas et tout un tas d’autres trucs chiants. Mais en vrai, j’aime sortir tard le soir faire la fête, les femmes, aller toujours dans le même kebab parce que c’est de mon point de vue les meilleurs de la ville. J’ai également une passion pour les voitures de sport, et j’ai déjà fait quelques courses à l’occasion. Que détestes-tu en particulier ? Un tas de gens disent que je déteste les personnes d’une autre couleur de peau que la mienne. C’est des conneries. Je déteste en revanche les galas, justement, les journalistes trop curieux, ma fiancée, les serpents, aussi. Je m’ennuie beaucoup dans toutes les conneries qu’on me propose constamment afin de faire en sorte que j’ai une belle image aux yeux des américains. Aussi surprenant que ça puisse paraître, je déteste mentir, aussi, mais je sais très bien le faire, tout comme utiliser les gens afin qu’ils me soient utiles, m’en servant comme je pourrais me servir de pions.

01. Les parents de Kheyran se sont connus d’une manière assez banale : lui, un homme politique en début de carrière, avait une interview avec une journaliste. Naturellement, il a semblé la trouver à son goût, et l’interview s’est terminée dans le lit de monsieur. Neuf mois plus tard, ils étaient d’ores et déjà mariés, le petit Kheyran pointait le bout de son nez.
02. Le petit garçon a d’entrée fait le bonheur de ses parents. Il courait partout, mettant un peu de vie dans leur grande villa, trop grande pour seulement trois personnes. Il a été diagnostiqué comme étant hyperactif et a pratiqué énormément de sports pour remédier à ça : volleyball, tir à l’arc, football, rugby, football américain notamment. Mais vers l’adolescence, il s’est plutôt plongé dans les courses de voiture, bien que ça ne fasse pas franchement la joie de ses parents.
03. Il n’a jamais vraiment connu la vraie vie, on ne lui en a pas laissé l’occasion. Depuis tout gamin, il n’a droit qu’à des écoles privées, encore et toujours. Il aime le luxe, il aime se retrouver parmi les siens, mais il a toujours été enfermé, petit oiseau désirant  prendre son envol.
04. Et son envol, il a fini par le prendre ! A partir de ses quatorze ans, il a commencé à sortir, prétextant des exposées ou autres travaux scolaires pour pouvoir aller dans les quartiers jugés « inadaptés » par ses parents pour sa saouler la gueule.
05. Seul bémol : quand ses parents s’en sont rendu compte, ils sont tombés de haut. Il s’est alors retrouvé dans la grande ville de Los Angeles pour tenter de le faire revenir dans le droit chemin. Il a écopé de rendez vous chez le psy deux fois par semaine, pour comprendre son « problème ».
06. Il est le seul garçon de sa fratrie : Il a trois sœurs, qu’il aime plus que tout. Une de vingt-six ans, une de vingt-deux et une de dix-sept. Il est très proches des trois, et ne laisserait rien au monde leur faire du mal. Il les voit dès que possible, pour lui, ses sœurs sont très importantes.
07. C’est un maniaque de l’organisation. C’est plus fort que lui, il ne peut pas s’empêcher de faire des checklists pour chacune de ses journées, tout le temps, chaque jour de sa foutue vie. En revanche, quand il était adolescent, sa chambre était un véritable merdier.
08. Il a une très grande famille : beaucoup de cousins et de cousines, surtout. Il est l’un des plus vieux, pour ne pas dire le plus vieux. Malgré les déchirements, la plupart se parlent encore, bien qu’ils ne soient pas tous très complices.
09. Il est fiancé depuis quatre longues années, c’est sa mère qui les as fait se rencontrer. Sa fiancée voit en lui un bon parti, sa mère voit là une alliance qui lui serait extrêmement profitable. Au final, tout le monde est gagnant, à part que les futurs mariés ne s’aiment pas et s’évertuent à repousser le mariage, encore et toujours.
10. Mais à côté de ça, il y a cette fille, là. Jackie. Ça fait un moment qu’il ne l’a pas vue mais il ne cessait de penser à elle. Une escort, une sublime escort qu’il a rencontré grâce à un de ses amis haut placé. Il ne comprend pas pourquoi elle ne cesse de le rejeter, encore et toujours. Voilà trois ans qu’il ne l’a pas vue, et il n’a pas franchement cherché à la retrouver, pour être tout à fait honnête. Elle vient d’une famille proche de ses parents, et il se passerait bien de devoir raconter les circonstances de leur rencontre.
11. Il ne connaît pas le fait d’être amoureux, ça ne l’a jamais franchement tenté et toujours pas. Surtout quand il voit sa despote de future femme, ça ne donne pas envie de se retrouver lié à elle pour toujours.