CITY ¤ Sinead Koneradt

Sinead Koneradt

24 ans ❖ En derrière année de journalisme ❖ Mille feuilles

Sinead n'est pas très famille. Son père n'est pas son père. Sa mère ayant décidé de se taper le témoin de mariage. De son mariage. S'en est suivi une sublime réception et neuf mois plus tard, Sinead. Par contre, le frère est bien un pur-sang Koneradt, il a réussi à s'attirer les foudres de sa grande soeur dès son plus jeune âge. ❖ Les éditions Koneradt, tout le monde les connais et malgré ce problème de sang, Sin compte bien en prendre les rennes un jour prochain. ❖ Elle est capable de dépenser le montant du PIB du Mozambique dans un sac à main. Heureusement, l'argent de la famille semble inépuisable et ses nombreuses cartes le prouvent chaque jour. ❖ C'est une menteuse hors pair et elle pourrait vendre sa mère pour avoir ce qu'elle souhaite. ❖ Derrière cette carapace qu'elle dresse, Sinead manque de confiance en elle. Elle se protège derrière des humeurs hautaines et des regards glaciaux. ❖ Peu sportive, elle n'est pas du genre à courir pour rien et encore moins à jouer en équipe. ❖ Le tatouage "joy" sur son poignet a été fait à 16 ans, sans aucun avis parental. Elle voulait se souvenir d'être heureuse de temps en temps. Réellement heureuse. ❖ Elle parle souvent toute seule ❖ L'appartement qu'elle occupe est immense et bien trop chauffé ❖ Malgré tout ça, Sinead n'est pas qu'une fille avec des défauts.

Toute une histoire

Si les parents Koneradt se sont bien mariés au mois de juin 1989, qu'il y a bien eu une naissance neuf mois plus tard, la vie dans cette famille n'est pas toute rose. Sinead a été conçu durant la soirée de mariage. Un témoin du mari s'est retrouvé sous la robe blanche, imposante et pas facile à porter. Oups. L'action aurait presque pu passer inaperçue si le tout nouveau mari n'avait pas débarqué dans la chambre au moment où sa femme hurlait son plaisir. Il a lâché l'assiette en porcelaine remplie de petits fours et est retourné à la fête.

Malgré ça, personne n'est parti, personne n'a mis fin au mariage. Sinead est née dans un jet privé. Rien que ça. En voyage à Paris, la mère a voulu rejoindre son mari. Manque de chance pour elle, sa fille a voulu également s'inviter. Prise en charge dans un hôpital parisien dès sa descente d'avion, Sinead était une petite en bonne santé et c'est deux mois plus tard qu'elle est repartie chez elle. La brunette a grandi dans une immense propriété, protégée comme jamais, dans les beaux quartiers de Rio au Brésil. Une forteresse gardée vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle ne voyait peu d'enfants, passer son temps à ennuyer les employés de la maison alors que ses parents avaient opté pour une éducation à la maison. Elle a deux ans quand sa mère tombe de nouveau enceinte et donne naissance à un petit garçon.

Ce n'est qu'à huit ans qu'elle découvre les joies réelles d'une grande ville. Débarquée à New-York City, elle comprend que son père est un homme important ici et que par ce fait, elle peut avoir ce qu'elle souhaite. Neuf ans, elle demande un poney chez elle. Croyez-le, croyez-le pas, elle l'obtient. Entre les Hamptons et Rio, son coeur balance. Elle a dix ans et déjà des goûts de luxe. Douze ans, elle a son premier sac de marque et fait des envieux chez les plus riches poupées de Manhattan. Seize ans, elle fête son anniversaire en grandes pompes en faisant privatisée un club, non, le club le plus branchée de la cote est. Dix-sept ans, ô joie de la chair. Dix-huit ans, elle pleure sa grand-mère. Oui, Sinead a des larmes. Vingt-ans, étudiante à Yale, merci à papa Koneradt, elle fait la fête. Sans arrêt jusqu'à ses vingt-deux ans. A vingt-deux ans, elle la rencontre. Elle. Jules. Cette blonde pour qui Koneradt pourrait perdre la tête.

Elle ouvre doucement les yeux, regarde autour d’elle. Elle aurait juré sentir son odeur. Jules. Elle ne l’a eue qu’une simple fois dans ses draps, et pourtant pour une fois, elle ne réussit pas à s’en rappeler. Cette femme hante ses nuits, ses rêves les plus secrets. Elle ne rêve que de l’embrasser, que de la laisser se glisser dans les draps pour y laisser son parfum entêtant qui fait tant rêver Koneradt. Et pourtant, ce n’était qu’un rêve. Que des rêves. Elle n’est même pas sûre de ne pas avoir rêvé de cette nuit là, que ce ne soit pas un simple songe comme les autres, le songe d’une vie dans laquelle elle aurait sa chance en amour elle aussi. Sin n’a jamais vraiment été amoureuse, ce n’est pas son genre. Même si elle joue es grandes insensibles et que ce n’est pas exactement une fleur bleue, elle ne peut pas s’empêcher d’avoir des sentiments, même si ça n’est arrivé que deux fois dans sa vie. Une fois pour un homme, une pour une femme. Et cette Jules habite ses rêves. Sinead ne rêve que de ses cheveux d’or, que de son parfum délicat et de ses beaux yeux. Elle craint de ne plus jamais la revoir et elle est pratiquement certaine que ses craintes sont justifiées. Elles ne vivent pas dans le même monde, assez clairement. Et pourtant, la brunasse rêve à celle qu’elle aimerait embrasser et caresser. Celle qu’elle laisserait sans le moindre doute souiller ses draps.

Février 2013. Un contrat de mannequinat s’offre à elle, ce qui tombe plutôt bien étant donné que Sinead voulait absolument changer d’air pour cesser d’espérer, seule, dans son appartement de haut standing. Elle doit absolument bouger, tourner la page. Aller baiser à gauche à droite, boire, faire a fête, draguer. C’est ça, sa vie, et pas autrement. Elle va recommencer à voir des hommes mariés, à laisser son odeur dans le lit des hommes, et tout faire pour oublier cette blonde qui lui plaît tant.