Il est né un certain quatorze février, on ne sait pas trop où. + Il ne se rappelle pas de ses parents. Enfin, très peu. Ils ont eu un accident de voiture quand il était gamin, et ils sont morts sur le coup. Il fut le seul survivant. + Il a été placé en orphelinat n’ayant pas de famille directe ou indirecte, et adopté à l’âge de 4 ans. Il était alors pratiquement muet, refusant de parler pour autre chose que demander sa maman. + Il a grandi à Las Vegas dans la grande demeure de ses parents + Après de nombreuses années, Christian a fini par devenir un petit garçon qui courrait partout. Ses parents l’ont initié à bien des sports, il a fini par faire de la musique : la guitare, c’était son instrument. + Au lycée, il séchait en constance les cours, il ne supportait pas de rester assis toute la journée. Malgré tout, il a finalement pris des cours à domicile et s’est trouvé réussir brillamment son examen. + Il a choisi de suivre son rêve de gosse : être flic. Mais il voulait viser plus haut, viser plus loin. Quand on lui a proposé agent fédéral, il a sauté sur l’occasion, plus qu’heureux à l’idée de se retrouver avec une arme entre les mains et de faire la justice. Un métier qui sort du quotidien, qui fait voyager, qui fait rêver. Voilà ce qu’il aime dans son métier, métier qu’il ne changerait pour rien au monde. + A l’adolescence, il chantait un peu avec un groupe qu’il avait formé. Il n’en parle pas, ça le gêne pas mal. + Il a eu une forte tendance à la délinquance. Pour se rebeller, qu’il disait. Par rapport à quoi ? A la vie, peut être. + Il a deux enfants. Ils ne sont pas très vieux : Célia, cinq ans, et Kevin, trois ans. Il les a abandonnés à la sœur de sa femme quand celle-ci est morte. Elle s’est suicidée, il a tout lâché et n’a jamais plus chercher à approcher quoi que ce soit le menant à se rappeler de cette époque sombre. + Il a récemment choisi de prendre des vacances. Pourquoi ? Probablement parce qu’il avait besoin de prendre l’air, besoin de se libérer de tout ça.
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Elyah. Elle s’appelle Elyah. Il l’aime tellement, il est fou d’elle. Elle a un an de mois que lui, ça fait cinq ans qu’ils sont ensemble. Du haut de ses vingt-quatre ans, Elyah est magnifique. Elle a tout pour elle : des yeux d’un chocolat parfait, une peau dorée qu’il passe ses journées à rêver d’embrasser, et une longue tignasse de cheveux soyeux et qui sentent délicieusement bon. Elle change souvent de couleur de cheveux, mais le châtain clair qu’elle arbore actuellement lui va à la perfection, et de ce que l’homme a compris, elle compte bien garder cette si belle couleur. Il l’aime il adore sentir ses lèvres céder contre les siennes, il adore sentir son odeur dans les draps qu’il partage avec elle, être obsédé par ses soupirs, son odeur. Il est amoureux d’elle, il n’a maintenant plus tellement peur de l’avouer. Et elle est à lui. Ces deux là vont se marier. Ils vont avoir une première fille, Célia. Un accident, qu’ils diront. Les n’étaient pas prêts, c’est une évidence. Il ne voulait pas d’enfant, elle y songeait mais ne lui en parlait pas. C’est quand elle est tombée enceinte pour la seconde fois qu’il a compris que c’était volontaire. Il sortait. Ils s’aimaient toujours, mais Christian avait besoin d’air, il sortait. Elle pensait qu’il la trompait. Elle n’avait pas si tort que ça.
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Il la regarde. Elle est allongée dans les draps. Elle est belle, ainsi, dans le plus simple appareil. Yeux bleus, cheveux bruns, elle a tout pour plaire. Tout pour lui plaire, en tout cas. Il sourit, en caleçon, appuyé contre la commode. Charlotte. Elle ne supporte pas qu’on l’appelle comme ça, et il se fait un malin plaisir de toujours utiliser son nom complet.
Les seins, c’était en option, quand tu es née ? Il dit en lâchant un rire moqueur. Elle est sauvage, elle est à lui. Ils couchent ensemble, elle lui plaît, il ne peut rien dire de plus. Quelque chose en elle l’attire. Elle a quelques années de moins que lui. Cinq, peut être huit même. Il a trente deux ans, mais avec elle, il se sent jeune, comme s’il n’était pas père, comme s’il n’avait pas toutes ces responsabilités une fois le seuil de sa putain de maison passé. Il s’approche d’elle quand elle le renvoie chier, il s’approche et il l’embrasse doucement dans le cou. Une fois, deux fois, trois fois. Il sent les mains de Charlotte sur lui, ils soupirent, ils se perdent dans les bras l’un de l’autre. Ils n’entendent pas la porte s’ouvrir, il n’entend que la voix aiguë de sa femme qui l’insulte avant de partir en courant. Il ne la retrouve que le soir, quand on lui téléphone pour dire qu’il doit venir identifier le corps. Il ne la serrera plus dans ses bras, il ne veut plus voir les enfants. Il refuse de les voir. Il se sent responsable, et ça ne va pas changer. En quête de renouveau, il choisit un point sur le globe terrestre au hasard. L’Australie, Bowen. C’est là qu’il ira pour tout recommencer.